lundi 26 novembre 2012

Phylogénétique et nomenclature


Actuellement, pour classer les êtres vivants, nous recherchons « l’ancêtre commun », on parle de « classification phylogénétique » (de phylum : lignée) Plus les organismes possèdent de caractères, notamment génétiques, communs, plus ils tendent à être proches sur les branches de « l’arbre généalogique » du Vivant. On apprend par exemple que les crocodiles ont plus de gènes en communs avec les oiseaux qu’avec les lézards ! Ou que l’otarie a plus de gènes en commun avec l’ours qu’avec le phoque !

Pour appréhender ce processus, il faut comprendre comment la vie « primitive » s’est organisée et transformée au fil du temps en ce que l’on connait aujourd’hui. Rien ne vaut un petit schéma.


Dans cet exemple (assez complexe), apparait une échelle de temps. C’est intéressant car si on prend le cas des bactéries, dont les ancêtres seraient, d’après le schéma, à l’origine de toute la biodiversité sur Terre, on se rend compte que même si ce sont des organismes dits « primitifs », ils n’en demeurent pas moins aussi « évolués » que n’importe quel autre groupe ! Autrement dit : les bactéries ont le même degré d’évolution que nous ! Ces bactéries, considérées comme « primitives », sont partout et d’une importance capitale. Dans la terre, dans l’eau, dans l’air et dans tous les êtres vivants, elles ont une importance considérable dans les processus biogéochimiques comme le cycle du carbone, le métabolisme ou la fermentation.

Et nous alors ? Derniers apparus sur Terre… être vivants les plus évolués ? Ou derniers de la classe ?
Peu importe pour l’instant, c’est de plantes qu’il s’agit.

Dans la classification actuelle, les plantes sont définies, pour simplifier, comme « l’ensemble des organismes qui pratiquent la photosynthèse, possèdent des molécules de chlorophylles a et b, qui conservent les produits de la photosynthèse dans les chloroplastes dans lesquels ils sont produits et dont les parois cellulaires sont faites de cellulose ». Cette définition est importante car du coup, elle exclut certaines algues, les lichens (symbiose entre une algue et un champignon) et surtout… les champignons ! Ces derniers représentent maintenant un règne à part entière, encore assez mal connu tant la diversité est grande (dans 1 gramme de terre, jusqu’à 1 milliard de micro-organismes ; dans une poignée de terre, jusqu’à 1 million de champignons, en parlant d’individus, pas d’espèces).

Des algues jusqu’aux plus belles orchidées, en passant par les mousses, les fougères et les conifères, tout ce petit monde, d’une extraordinaire diversité, ne représente que 15 % du nombre des espèces. Il affiche tout de même environ 450 000 espèces recensées ! On estime le nombre total d’espèces vivantes entre 5 et 30 millions. Nous n’en connaissons qu’environ 2 millions. On estime d’autre part que, depuis l’origine connue du Vivant, 1/1000 des espèces ayant existé sont encore vivantes aujourd’hui. La science a de belles années devant elle… je me répète non ?

On comprend mieux alors l’intérêt de classer, nommer et décrire de façon consensuelle si on veut s’y retrouver.
Cela n’a pas toujours été le cas : une plante peut, par exemple, porter un autre nom et être utilisée totalement différemment d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre, voire même entre deux vallées voisines ! Aujourd’hui, l’approche scientifique tente de présenter les choses d’une façon unique et « objective », tandis que se perpétuent des traditions transmises de génération en génération.
Peut-on imaginer qu’un jour, tous les êtres humains nommeront les choses de la même manière ? Parleront un langage commun (espéranto) ? Personnellement, je ne le souhaite pas. On a tendance à vouloir standardiser les choses, le complexe dérange. Cela signerait la fin de la mémoire orale des relations à la nature.

Pour l’heure, je me dois d’acquérir des notions de grec et de latin afin de voir de quelles façons l’homme a établi des relations avec le Vivant à travers l’étymologie, car cette dernière est souvent significative d’une représentation caractéristique physique ou symbolique de la plante, ou même de toute chose.

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